La victoire de l’Argentine avait semblé se dessiner lors d’une incroyable première mi-temps, parfaite dans l’intention et la réalisation. Sous les encouragements des quelque 50 000 Muchachos qui ont pu leur donner l’impression d’évoluer à la maison, les hommes du sélectionneur Lionel Scaloni se sont sublimés pour atteindre un niveau d’engagement et d’inspiration inédit dans le tournoi, grâce notamment à Angel Di Maria, qui effectuait son retour dans le «onze» de départ après une blessure musculaire. L’attaquant de la Juventus a provoqué le penalty qui a permis à Lionel Messi d’ouvrir la marque, puis il a inscrit le 2-0 au bout d’une merveille d’action collective.
La France paraît totalement impuissante, mais Randal Kolo Muani obtient un penalty inespéré, et Kylian Mbappé, le numéro 10 des Bleus, prend ses responsabilités et le transforme. Il n’en faut pas davantage pour que les Bleus recommencent à y croire. Soudain, les duels s’équilibrent. Moins de deux minutes plus tard, Mbappé, encore lui, hérite d’un bon ballon et, d’une magnifique volée, ramène les deux équipes à égalité. L’ascendant psychologique construit par l’Argentine en début de match a complètement disparu. Le match bascule dans l’incertitude la plus totale, et vers la grande histoire de la Coupe du Monde. Au terme du temps réglementaire les deux équipes sont à égalité (2-2).
Pendant les prolongations, le match poursuit sur la lancée d’un scénario dingue. L’Argentine pense tirée d’affaire lorsque Messi lui redonne l’avantage. Mbappé a encore retardé l’échéance sur un nouveau penalty. À l’épreuve des tirs au but, ce sont les échecs des Français Kingsley Coman et Aurélien Tchouaméni, combinés à la réussite de tous les tireurs argentins, qui causent le malheur des Bleus. Ceux-ci échouent à conserver leur titre, comme toutes les sélections championnes du monde depuis le Brésil en 1958 et 1962. Au détriment de à la France, l’Argentine entre dans l’olympe. Elle compte désormais trois étoiles sur son maillot.